24. 000 années
Lecture de fin d'année, dernier Marignac non encore lu...
C'est l'histoire de Fedor Fedorovitch alias Peter de Capestrange, ancien agent du KGB passé à l'ouest, lecteur du Louis XI de Paul Murray Kendal à ses heures perdues, que l'on vient débusquer dans sa retraite arrosée mais confortable de Compiègne. Stoneridge (donc l'Amérique) a besoin de lui et de ses anciennes connaissances pour savoir où se trouvent et où vont trois tonnes de plutonium ukrainien, le tout dans un monde post mur de Berlin, post guerre froide, bref où tout le monde manque de repères...
Comment dire? Un pur régal. Un des meilleurs Kââ. L'auteur passionné de géopolitique et de stratégie baigne dans son élément et met son érudition au service de son récit. Le professeur émérite fait un avec le romancier populaire pour notre plus grand plaisir.
Les personnages sonnent juste, les anecdotes des agents de l'ex pacte de Varsovie, leurs réactions face à ce nouveau monde, forment un tout subtil et passionnant. Vraiment remarquable quand on sait que la rédaction date de 1994!
Pour ne rien gâcher l'histoire, cynique souvent, est parfaitement maîtrisée et tout ce qu'il y a de crédible, presque raisonnable quand on connaît les propensions de l'auteur à s'affranchir de l'histoire prévue (ou paraissant telle)..
A noter, un passage sur le port de Concarneau, la ville chère à mon coeur et ce après avoir voyagé en Belgique, Allemagne, Pologne, Suisse et avant de se retrouver non loin de Gilbraltar. Un joli clin d'oeil également aux pages 144 et 145.
Pour finir, je ne résiste pas à vous retranscrire une phrase qui illustre parfaitement à mon sens l'originalité de l'auteur:
« Ça tourne à la catastrophe molle, quand tout se dissout dans de l'impalpable »